Artiste

Vincenzo Agnetti

Italia, 1926 - 1981

Vincenzo Agnetti OPERE


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VINCENZO AGNETTI BIOGRAPHIE


Vincenzo Agnetti artiste

Vincenzo Agnetti a été l’un des artistes italiens les plus significatifs de l’après-guerre et, en même temps, l’un des moins compris. Né à Milan en 1926, sa recherche a exploré le langage, le temps, la communication et la relation entre art et vie, développant un parcours original et complexe, souvent catalogué dans le domaine de l’art conceptuel. Malgré une carrière relativement courte – de 1967 à 1981 – Vincenzo Agnetti a laissé une marque indélébile grâce à des oeuvres innovantes qui mêlent poésie, philosophie et critique sociale.

Vincenzo Agnetti artiste

Vincenzo Agnetti naît à Milan le 14 septembre 1926. Après avoir obtenu son diplôme à l’Académie de Brera, il fréquente l’école du Piccolo Teatro. Dans ses années de jeunesse, il se consacre à la peinture informelle et à la poésie, expériences qui n’ont laissé aucune trace matérielle mais qui constitueront le fondement invisible de sa future production. Ses premières amitiés artistiques – en particulier avec Piero Manzoni et Enrico Castellani – témoignent de la proximité avec les milieux les plus avancés de l’art milanais.
Entre 1962 et 1967, l'artiste vit en Amérique du Sud, travaillant dans le domaine de l’automatisation électronique, une expérience qui alimentera sa rigueur conceptuelle. De retour en Italie en 1967, il débute comme artiste avec des oeuvres où la réflexion sur le langage devient centrale. À Ferrare, en 1967, il présente “Principia”, un panneau où mots et curseurs mobiles mettent en évidence l’ambiguïté sémantique : « Un mot vaut l’autre mais tous tendent à l’ambiguïté ». En 1968, il publie "Obsolète", roman avec éléments graphiques et pages limées, qui inaugure son exploration conceptuelle et linguistique.
Vincenzo Agnetti se distingue par la fusion entre vie et oeuvre, refusant la séparation entre écriture, peinture, sculpture et critique. Parmi ses travaux les plus connus, la “Machine droguée” (1969), une calculatrice Olivetti modifiée qui remplace les chiffres par des lettres, mettant en évidence l’écart entre code mathématique et langage. Autre exemple emblématique est le "Livre oublié par cœur" (1970), dont les pages sont entièrement perforées, niant la lecture pour la transformer en geste conceptuel.
Dans les années soixante-dix, la production de l'artiste s’intensifie : il travaille avec des matériaux industriels comme les feutres et les bakélites, réalise les "Axiomes" (1971), plaques noires gravées avec des phrases tautologiques et paradoxales. En 1975, il expose à New York “Image d’une exposition”, qui résume sa réflexion sur le langage et le temps et l’impose sur la scène internationale. Sa poétique s’enracine dans la conviction que chaque acte artistique est une critique du langage et de la perception, et que l’art doit être “traduit, réduit, oublié”.

Vincenzo Agnetti oeuvres

Le corpus des oeuvres de Vincenzo Agnetti est extrêmement varié et traverse différents langages, de l’écriture à la photographie, de la sculpture à la performance. Le langage, comme outil et objet de l’enquête artistique, est le fil conducteur de tout son travail. Parmi les chefs-d’œuvre les plus célèbres figurent les “photo-graffies” des dernières années, où il gratte le papier photographique noircit par l’exposition à la lumière, récupérant le dessin comme élément conceptuel.
Les oeuvres de Vincenzo Agnetti comprennent également une production graphique significative, parmi lesquelles des lithographies et des sérigraphies qui explorent la relation entre image, texte et temps. De particularité importance est le portfolio Espace construit espace perdu (1972), dans lequel Agnetti utilise la sérigraphie pour représenter des diagrammes et propositions qui mettent en tension les concepts d’espace et de temps, élaborant une esthétique rigoureuse et minimale. La série "Axiomes", par exemple, se développe en sérigraphies sur bakélite noire qui proposent des propositions paradoxales, confirmant son attention à la forme comme vecteur de pensée critique.
Non moins importants sont les “Télégrammes” de 1972 : quatorze messages envoyés à lui-même pour réfléchir sur le temps comme flux et comme mémoire, témoignage de son attention envers la parole comme geste performatif. Ses lithographies et sérigraphies des diagrammes temporels représentent d’autres moments significatifs dans son enquête sur le langage et la représentation de l’écoulement du temps.
L’invention de la “Machine droguée” est centrale dans les oeuvres de Vincenzo Agnetti  : cette calculatrice transforme les opérations mathématiques en combinaisons linguistiques, niant la fonction originelle de l’instrument et ouvrant un espace poétique et critique. Aussi les feutres gravés au feu – comme dans la série “Redondance : paysages et portraits” (1971) – conjuguent redondance littéraire et minimalisme visuel, renouvelant l’usage de techniques artisanales comme la gravure en clé conceptuelle.
Les oeuvres de Vincenzo Agnetti  témoignent enfin du dialogue serré de l’artiste avec la photographie : des travaux comme “Photographie exécutée à main levée” et “Photographie exécutée à l’œil nu” (1974) réfléchissent sur la relation entre technique, subjectivité et réalité représentée, anticipant des questions centrales pour la photographie contemporaine.

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