Vincenzo Agnetti

Vincenzo Agnetti, né à Milan le 14 septembre 1926, est considéré comme l'un des principaux représentants de l'art conceptuel italien. Diplômé de l'Académie de Brera, le parcours de Vincenzo Agnetti est marqué par une expérimentation constante et une intense réflexion théorique. Après une période initiale consacrée à la peinture informelle et à la poésie, Agnetti se rapproche des mouvements les plus radicaux des années 50 et 60. Son amitié avec des artistes comme Piero Manzoni et Enrico Castellani l'introduit au groupe Azimuth, avec lequel il collabore à travers des écrits critiques et théoriques. Cependant, c'est à partir des années 60 que Vincenzo Agnetti abandonne la peinture traditionnelle pour se consacrer entièrement à l'art conceptuel.
En 1962, Agnetti part pour l'Argentine, où il travaille dans le domaine de l'automatisation électronique. Pendant ces années de détachement de la scène artistique italienne, l'artiste développe des réflexions profondes sur la nature de l'art et de l'existence.

Il retourne en Italie en 1967, fermement décidé à transformer sa vision en art manifeste. Sa première exposition au Palazzo dei Diamanti à Ferrare représente une pierre angulaire dans son parcours. Il y expose Principia, une oeuvre qui réfléchit sur la relativité des significations dans le langage.
Parmi les œuvres les plus célèbres de l'artiste Vincenzo Agnetti figure la Macchina drogata (1968), une calculatrice Divisumma 14 Olivetti modifiée de manière à générer des mots à la place des chiffres, posant une critique radicale du langage et de ses ambiguïtés. Dans les années 70, l'artiste réalise les Feltri et les Bacheliti, œuvres qui introduisent des mots, des chiffres et des diagrammes dans un dialogue intellectuel et visuel. Oeuvres comme le Progetto per un Amleto Politico (1973), défini comme "théâtre statique", explorent l'interaction entre langage, temps et critique politique.
Parallèlement à sa production artistique, Vincenzo Agnetti maintient une intense activité critique et théorique. Il collabore avec des artistes contemporains comme Colombo, Scheggi et Parmiggiani, tout en conservant une indépendance créative qui le distingue des courants principaux de l'époque. Son travail est souvent accompagné d'écrits et de réflexions qui en amplifient la portée conceptuelle.
En 1975, Vincenzo Agnetti s'installe à New York, où il collabore avec la Feldman Gallery et réalise l'exposition Immagine di una mostra. L'expérience américaine élargit encore sa vision artistique, plaçant son oeuvre en dialogue avec le panorama international. Les expérimentations se poursuivent avec des travaux comme Gli eventi precipitano (1974), une enquête sur la relation entre le temps, le langage et la représentation visuelle.
Au cours des dernières années de sa vie, Vincenzo Agnetti, artiste, se consacre aux Photo-graffies (1979-1981), œuvres réalisées sur papier photographique traité, où il intervient avec des griffures pour récupérer un élément figuratif dans une clé conceptuelle. Ces œuvres représentent une fusion définitive entre poésie et image, deux éléments centraux dans son langage artistique. En 1978, il publie Machiavelli 30, une collection de poèmes accompagnés des images de ses œuvres, unissant écriture et art dans un dialogue unique.
Vincenzo Agnetti meurt subitement à Milan le 1er septembre 1981, laissant inachevée l'oeuvre Lucernario. Cependant, son héritage artistique continue de vivre à travers ses créations, qui ont redéfini les frontières de l'art contemporain.